Rachat d’Activision-Blizzard : une réponse acerbe à Microsoft, signée Sony
Nous assistons probablement au contrat le plus problématique de toute l'histoire du jeu vidéo. Les fans de COD comprendront l'engouement de Sony.
Depuis le mois de septembre, le rachat de la maison Activision Blizzard par le géant Microsoft fait l’objet de multiples investigations. De nombreuses commissions mènent l’enquête au sujet des conséquences que cet accord à long-terme pourrait avoir, surtout sur la concurrence. C’est l’instance en charge située au Royaume-Uni, la CMA, qui semble surtout préoccupée à de nombreux titres au sujet de ce deal.
Un achat fatal pour la concurrence
Lors du 18 janvier dernier, Microsoft et Activision Blizzard signèrent sans doute le plus gros accord de toute l’histoire du jeu vidéo : un énorme accord qui permettrait au premier d’acheter le deuxième, pour pas moins de 68,7 milliards de dollars. Une offre massive qui fait à présent l’objet de multiples enquêtes : cet accord pourrait en effet enfreindre les multiples règles au sujet de la concurrence. Bon nombre d’instances à travers le monde (la Commission Européenne, la FTC aux États-Unis, la CADE au Brésil) enquêtent sur les possibles conséquences de cet accord et comment est-ce qu’ils pourraient s’y opposer.
C’est également le cas de la CMA (Competitive Markets Authority au Royaume-Uni) qui a récemment rendu un premier verdict, ce dernier relayé par le site Gamesindustry. Une position complètement différente de l’autorité brésilienne, car l’accord pose de nombreux problèmes selon elle :
La CMA craint que le contrôle total de ce puissant catalogue, compte tenu notamment de la position déjà forte de Microsoft dans le domaine des consoles de jeux, des systèmes d’exploitation et de l’infrastructure en cloud, ne conduise Microsoft à porter préjudice aux consommateurs en entravant la capacité de Sony – le plus proche rival de Microsoft dans le domaine des jeux – à faire face à la concurrence, ainsi que celle d’autres rivaux existants et de nouveaux entrants potentiels qui pourraient autrement apporter une concurrence saine grâce à des abonnements multi-jeux et des services de jeux en cloud innovants.
Une crainte exprimée juste quelques semaines auparavant, durant la publication d’une enquête préliminaire : la CMA expliquait être sérieusement préoccupée par le contrôle à venir de jeux forts(à l’instar de Call of Duty et World of Warcraft) par Microsoft. Néanmoins, GamesIndustry ajoute à tout cela que des craintes de plus ont récemment été évoquées par la CMA autour du jeu en cloud : le média nous explique que cette acquisition peut donner un avantage encore jamais vu à Microsoft, cela dû aux faits que le géant possède Windows comme système d’exploitation, ainsi que Microsoft Azure.
Un adversaire sérieux
Plusieurs préoccupations infondées pour le géant Microsoft qui déclare que tous ces arguments sont « insuffisants pour justifier une deuxième phase d’investigation ». Au départ, la firme de Redmond précise qu’il n’y a pas d’inquiétude à avoir au sujet de la santé de Sony juste après ce rachat. Elle rapporte en effet que la base de joueurs PlayStation demeurera toujours, et ceci de manière significative, bien plus massive que celle d’Xbox. Elle rajoute qu’avec toutes les acquisitions réalisées, Sony a bien sorti 280 exclusivités sur ses différents écosystèmes, c’est-à-dire cinq fois plus que la firme Xbox. Microsoft conclut enfin que Sony semble vraiment surréagir à cette acquisition :
En résumé, Sony n’est pas vulnérable à une hypothétique stratégie de verrouillage, et la décision de renvoi se fonde à tort sur des déclarations intéressées de Sony qui exagèrent considérablement l’importance de Call of Duty pour elle et négligent de tenir compte de la capacité manifeste de Sony à réagir de manière concurrentielle.
En dernier ressort, même dans un niveau international, les nombreux avis des instances compétentes divergent, rendant donc toute cette affaire beaucoup plus passionnante que jamais. La CMA devrait prochainement publier ses conclusions au sujet de la deuxième phase d’investigation en janvier prochain, suivies d’un rapport final fortement attendu pour le premier mars.
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À propos de l'auteur, Aristide M
Grand amoureux de la lecture, j’ai trouvé logique à un moment d’essayer de prendre la plume moi-même. Et depuis, la rédaction web est une passion que je ne cesse de pratiquer au quotidien et avec le sourire !