Une véritable tempête vient de s’abattre sur le monde du marché immobilier virtuel. Selon des données dévoilées par WeMeta, diffusées le 3 août dernier par The Information, cette année, les prix des terrains virtuels ont grandement chuté, de près de 80 %. Et l’effondrement récent des prix de la crypto et du  NFT n’est plus le seul facteur justifiant une telle baisse.

Descente aux enfers

En tout juste deux mois, près de 229 millions de dollars de « lots de terrains » (maisons, bureaux, terrains) ont été vendus, les heureux propriétaires pariant sur  des hausses imminentes du prix des terrains pour réaliser d’importants bénéfices à court terme tandis que certaines marques, voyant l’avenir de e-commerce dans le métaverse, ont dépensé des millions d’euros pour être  dans Decentraland ou TheSandbox.

En décembre 2021, Adidas a acheté un terrain pour 1,7 million de dollars sur le Sandbox, et la société new-yorkaise Republic Realm a battu tous les records avec près de 4,3 millions de dollars de dépenses sur un terrain au sein du même métavers.  En février dernier, Carrefour, géant de la grande distribution, a choisi d’acheter un immense terrain dans l’univers du jeu vidéo, lui permettant ainsi d’y installer environ une trentaine de supermarchés. Auparavant, un sac authentique Gucci, acheté sous forme d’NFT dans le Jardin Gucci de Roblox valait plus qu’un sac acheté dans un magasin physique de la prestigieuse marque de luxe italienne. 

La chute sera beaucoup plus violente. Selon les informations recueillies chez WeMeta, puis reprises par The Information, de novembre 2021 à juin 2022, les nombreuses transactions immobilières au sein du métavers sur Decentraland ou comme sur TheSandbox ont chuté de près de 97 %.Pour simple comparaison,16 000 transactions ont été conclues en novembre 2021, pas plus de 2000 en juin 2022…  S’agissant du prix de vente moyen  des terrains dans le métavers sur les deux plateformes, il a respectivement diminué, en dollars, d’abord de 84 %, puis de 90% en 2022. Tel que le résume The Information, « le métavers est en pleine crise immobilière ».

Pas encore assez mâture…

Cependant, selon The Information, la déflation de la bulle spéculative bâtie autour du domaine immobilier dans le métavers ne peut être réduite à la crise que connaissent les crypto-monnaies. C’est là tout le concept du métavers qui est actuellement remis en cause, les investisseurs étant inquiets du manque de maturité du marché. Il faut dire qu’en dehors des performances médiocres de la VR actuelle, le public n’est pas au rendez-vous. Durant le mois d’avril dernier, une étude de la banque d’investissement, Piper Sandler révéla qu’uniquement 9 % des jeunes Américains se disent prêts à investir sur un casque de réalité virtuelle durant les mois suivants, une preuve qu’ils ne s’intéressent pas à l’actualité technologique.

« Le concept de métavers est intéressant mais encore obscur parce que pas totalement défini. On a besoin de machines plus puissantes, que tout le monde maîtrise les NFT… Je ne vois pas de projet abouti avant cinq ou dix ans »

 Stanislas Barthelemi, consultant de chez Blockchain Partner

Est-ce à dire que le métavers doit définitivement être enterré ? Inutile. Tel que rapporté par Capital,  Technavio prédit que le marché immobilier virtuel atteindra 5,4 milliards de dollars d’ici 2026. Cependant, étant donné que l’irrationalité domine actuellement le marché immobilier, la propriété virtuelle est fortement entravée.