Hier soir, vous avez sauvé le monde d’une effroyable menace vieille de plusieurs millénaires en compagnie de Tom Cruise dans La Momie. Ce soir, vous aurez droit au film Kompromat, diffusé sur C8 à 21 h 20. “Kompromat” est en réalité le terme russe utilisé pour désigner des documents fort compromettants, authentiques ou fabriqués. 

Ceux-ci sont surtout utilisés pour nuire à la carrière d’une personnalité politique, un homme d’affaires, un journaliste, ou toute autre figure. Si ce type de manœuvres ne se fait pas si rare en Russie, elles concernent principalement les Russes. Pour mettre son film sur pied, Jérôme Salle s’est librement inspiré d’une tragique histoire vraie qui avait impliqué un Français : Yoann Barbereau.

Celui-ci a relaté son périple dans l’ouvrage Dans les geôles de Sibérie. Une zone du globe où les habitants n’ont pas vraiment l’air accueillants, surtout lorsqu’on est Européen et qu’on désire y tourner un film.

Une affreuse histoire de pouvoir

En 2017, Matthieu Roussel, à la tête d’une alliance française en Russie, mène sa vie à Irkoutsk, en Sibérie, en compagnie de sa femme Alice et leur fille Rose. Un beau matin, juste après le départ d’Alice pour son cours de yoga, des hommes masqués surgissent et arrachent brutalement Matthieu à sa fille.

L’homme est très vite conduit devant un juge, qui l’accusera de diffusion de documents pédophiles sur internet. En attente de son jugement, Mathieu se trouve ainsi enfermé en détention provisoire.

Il saisit très vite qu’il est victime des documents entièrement fabriqués dans le but de l’incriminer. Ce dernier ne compte pas se laisser faire…

Un tournage périlleux en Russie

C’est durant la promotion de Largo Winch que Jérôme Salle a pour la première fois mis les pieds en Russie. Ce dernier était choqué par la violence qui y régnait. Elle déclare : “C’était à la fin des années 2000, à l’époque où Poutine n’avait peut-être pas encore tout verrouillé et nous ne nous déplacions jamais sans un garde du corps armé et un chauffeur… ”

Il y est malgré tout retourné pour Largo Winch 2, ainsi que L’Odyssée. Mais la violence restait palpable selon lui. “Le rapport à la violence, à la force physique, n’est pas le même que dans les démocraties occidentales. Il y a un vrai fossé culturel”, déclare le réalisateur.

Il a aussi ressenti beaucoup de mépris de la part de quelques Russes envers les Occidentaux. Comme il l’affirme : “Pour eux, nous sommes des gens dépravés, décadents, faibles, qui se laisseront cueillir comme un fruit mûr le jour où ils le décideront. Un discours assez proche au fond d’un Zemmour chez nous avec ses théories sur la féminisation – associé au déclin – de nos sociétés.” Quel périple pour l’équipe de production !